Presse(s) sportive(s) en péril

Publicat pe 14 decembrie, 2009
Écrit par David Leduc    (Sports in Talk) 
presse_sportive_kiosque_560_350La semaine fut rude pour les concurrents du monstre sacré l’Equipe. Le journal satirique «Les Cahiers du Foot» cesse de paraître, et le contestable «Quotidien du Foot» devient… hebdomadaire.
Depuis 2002, le journal des Cahiers du Foot donne un véritable coup de balai dans le journalisme sportif, à grands coups de contre-pieds, d’impertinence et de jeux de mots inspirés. Pourtant, l’aventure prend fin, après 43 numéros dans les kiosques. Jérôme Latta, fondateur et rédacteur en chef des Cahiers, explique les diverses raisons de cet arrêt au site Le Monde.fr : «C’est déjà miraculeux d’avoir réussi à sortir ce magazine avec une équipe aussi réduite alors que cela aurait nécessité normalement 10 salariés à temps plein. Notre modèle économique frugal et spartiate repose sur l’énergie et la disponibilité des contributeurs. Nous avons peu de journalistes de métier mais beaucoup de lecteurs ou d’ancien lecteurs sont devenus des contributeurs. Ils ont en commun un goût pour l’écriture et apportent de la fraîcheur et de l’originalité, ce qui fait peut-être l’absence de formatage. Mais à partir du moment où le temps disponible pour la réalisation du journal diminue, il est devenu impossible de continuer à paraître.
Et puis certaines difficultés conjoncturelles ont certainement participé à cette disparition. En fait, il y a eu une accumulation de difficultés dont aucune n’a été décisive.»
 
Les Cahiers s’envolent, le Net reste.
Pour cette chronique, les Cahiers ont dû verser 3 000 € de dommages et intérêts à l’ex-animateur de France 2 Foot.
Difficultés conjoncturelles ? Entendez par-là une poursuite judiciaire à l’encontre du journal, menée par le journaliste Denis Balbir, qui n’a visiblement pas le même humour que le journaliste fictif des Cahiers, Jean-Patrick Sacdefiel. «Il est consternant de se retrouver à la barre d’un tribunal correctionnel pour une chronique satirique d’un journaliste fictif, écrite sur le modèle du „Tribunal des flagrants délires” de Desproges ou de „Gérard Langue de Pute”, le personnage d’Antoine de Caunes», se désole Jérôme Latta. Pour cette chronique, les Cahiers ont dû verser 3 000 € de dommages et intérêts à l’ex-animateur de France 2 Foot. «Ce qui manque [à la presse sportive], c’est du courage pour prendre le minimum de risques nécessaires», estime Jérôme Latta. Et pourtant, il en aura fallu du courage à Robert Lafont, pour oser espérer concurrencer sérieusement l’Equipe avec son Quotidien du Foot. Coquilles à répétition, plagiat, maquette pré-historique et contenu de «café des sports» auront eu raison des ventes du bébé de Lafont.
 
«Changer de braquet»
Avec 20 000 exemplaires vendus chaque jour (soit 30 000 de moins que l’objectif de vente), le faux «Quotidien», qui ne paraît que du lundi au vendredi, change de rythme. Jusque février, il sera… hebdomadaire. «Il n’est pas raisonnable de poursuivre à ce rythme, indique Robert Lafont au Figaro. Nous préférons changer de braquet pour mieux revenir ensuite dans la course.» Une nouvelle maquette est également prévue. Espérons qu’elle répondent aux critères de la presse moderne des années 2000… «De grandes signatures devraient nous rejoindre, dont un ancien champion du monde…», s’enthousiasme déjà Robert Lafont. Ouvrons les paris : Stéphane Guivarc’h, Lionel Charbonnier, Bernard Diomède ? L’Equipe peut prendre ses aises, le monopole est là, et encore pour longtemps…

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